1815: La France se relève avec difficulté de la tourmente révolutionnaire et des guerres de l'Empire.
L'abbé CHAUVEAU, principale du collège de Niort, a accepté les offres d'un ancien Frère pour tenir une classe gratuite dans son collège. Elle compte 91 élèves. Le besoin est évident. Il écrit alors au Frère GERBAUD, supérieur de l'Institut des Frère, pour lui demander deux Frères.
Réponse du Frère GERBAUD: « Promettez nous des postulants et je vous enverrai des Frères ».
1825: Un premier postulant est trouvé. Le Frère GERBAUD promet alors 3 Frères, mais il faut trouver 2 autres postulants. Nouvelle requête en 1826 et 1827 présentées, cette fois, par Mgr BOUILLE lui-même.
1837 La famille MORICEAU offre 40,000 F à la ville à condition d'entretenir une école communale dirigée par les Frères des écoles chrétiennes. Refus de la municipalité.
1840: La famille MORICEAU reprend l'offensive, mais cette fois-ci l'abbé FILLEAU, curé de Notre-Dame, constitue avec quelques autres familles un comité. Une souscription est ouverte et le 21 novembre 1840, 3 Frères ouvrent une école dans une maison, Rue Notre-Dame, près de l'église.
1842: Le nombre croissant des élèves nécessite la présence d'un quatrième Frère. Un terrain est acheté à la ville. C'est l'emplacement d'un ancien cimetière avoisinant l'église Notre-Dame. Les travaux de construction sont menés rapidement et, dès la rentrée 1842, les Frères peuvent s'installer rue BION.
1843-1844: L'abbé MAUPION, curé de Saint-André, soucieux de la formation chrétienne des jeunes de sa paroisse, demande d'établir sur sa paroisse une succursale de la maison des Frères de Notre-Dame. Il fait construire dans son jardin près de l'église 3 classes susceptibles d'accueillir 200 élèves. En 1889, l'abbé RABEAU transfèrera l'école rue Crémeau.
1846: Les deux écoles Notre-Dame et Saint-André sont entièrement gratuites. Le comité des écoles publie en cette année le compte rendu suivant:«L'instruction s'est aujourd'hui généralement répandue, en pénétrant dans tous les rangs de la société. Elle est devenue l'un de ses besoins, mais un besoin plus nécessaire encore c'est celui d'une bonne éducation...»
«Partout un bien immense s'est opéré par par les soins des Frères des Écoles Chrétiennes»...
«C'est qu'en effet, de tous les corps enseignants, nul ne présent de plus sure garanties d'unité, de stabilité, d'avenir. Une longue expérience a démontré l'excellence de la méthode des Frères des Écoles. Elle a d'ailleurs été hautement proclamée par des voix solennel que l'on ne peut suspecter de partialité....»
1852: Transfert à Niort du Pensionnat tenu par les Frères à Fontenay-Le-Comte.
1855: Le Conseil Municipal déclare «Communales» les 2 écoles primaires dirigées par les Frères.
Au cours des années qui suivent, Le Pensionnat se développe harmonieusement jusqu'en 1870.
1870: Au cours de la guerre franco-allemande, une ambulance est installée dans les locaux. Le 13 décembre 1870, 48 blessés y étaient soignés. De nombreuses lettres reçues de militaires soignés, témoignent de l'influence des Frères en cette période difficile.
La crise économique provoquée par la guerre , puis ensuite par l'invasion du phylloxéra eut des répercussions importantes sur le recrutement. Le Pensionnat connut des heures difficiles.
1897: A son arrivée le 5 septembre 1897 le Frère DAMIEN-VICTOR résume ainsi la situation :«Maison délabrée , de la cave au grenier. Personnel enseignement découragé; cuisinier très relativement consciencieux ; difficultés avec le curé de Notre-Dame; 50 externe; 11 pensionnaires restant de l'année précédente et un seul nouveau; trois cent francs en caisse pas mal de notes à payer !»
1900: La canonisation de Saint Jean-Baptiste de la salle fut fêtée avec grande solennité en l'église Saint-André. Ce fut une journée de soleil dans cette atmosphère plutôt sombre.
Cependant, les Frères ne se découragèrent pas et dés 1898 le Frère DAMIEN-VICTOR entreprenait des travaux de restauration de cette vieille maison. En 1901 tout était remis état. On chuchota même le mot de Résurrection.
Brusquement, dans un ciel redevenu serein, éclata l'orage de la SECULARISATION EN 1904.
Le 9 juillet 1904, un arrêté ministériel, signé Émile COMBES, fermait le Pensionnat. La première émotion passée, la réaction fut rapide. Une Association de l'Enseignement Libre fut crée et en octobre le Pensionnat rouvrit normalement ses portes avec des Frères en civil, le Frère DAMIEN-VICTOR redevenant M. Paris. Après enquête policière, il fut reconnu que les anciens Frères, vivants comme des simples civils, ne pouvaient plus être poursuivis et un non lieu fut rendu en leur faveur.
1914: Le 27 juillet, distribution solennelle des prix. La grande salle est pleine à craquer. Le palmarès est prestigieux.
Quelques jours plus tard, c'était Sarajevo et la déclaration de la guerre. Dès le 3 août, l'hôpital auxiliaire 104 occupe les locaux. En hâte, il faut aménager des classes et trouver des remplaçants aux professeurs mobilisés. La rentrée d'Octobre put cependant être organisée avec cinq classes. Ce ne sera qu'à la rentrée 1918 que le pensionnat et l'école gratuite pourront retrouver leurs locaux.
Le frère Pierre-Marie Gautier en assurera la direction jusqu'en 1926. Il sera le grand rénovateur du pensionnat qui compte en 1925. 90 pensionnaires, et 108 externes. 73 enfants fréquentent l'école gratuite. Les effectifs resteront stables dans les années à venir.
1921: Création de l'institut régionale agricole.
1934: Le jeune M. GUETTENY succède à M. BARON. Il fallait à tout prix rénover la vieille maison et tout spécialement la chapelle. Laissant la direction des études à M. MICHAUD, il s'occupa activement des travaux.
Le 4 décembre 1935, on procéda à la bénédiction à la nouvelle chapelle.
1939: L’année scolaire se termina avec 276 élèves au pensionnat et 76 à l’école, mais dès septembre, les locaux furent à nouveaux transformés en hôpital.
Le 2 octobre, la rentrée se fit sans internat. Celui-ci ne put rouvrir que le 18 octobre 1943, après le départ des soldats allemands. La fin de l’année 1944 fut mouvementée en raison des bombardements. Dès le 9 juin, il fallut renvoyer les élèves.
Les années qui suivirent connurent des heures sombres. Cependant en 1946, l’Amicale tint à célébrer le 100ème anniversaire de l’école. Avec ténacité, les directeurs qui se succédèrent, les Frères Vannier, J-M Gautier, Abel, Louérat remontèrent la pente. En 1957, l’établissement comptait déjà 431 élèves pour atteindre 855 en 1972.
Pour respecter la volonté de leurs parents, les 6 héritiers de M. et Mme DELALANDE, propriétaires indivis de St-Joseph, cèdent la propriété aux Frères des Ecoles Chrétiennes.
1973: Le nombre de classes ne cesse de s’accroître. Il est indispensable de construire sur le terrain du Gros Buisson, d’autant que depuis quelques années des pourparlers sont en cours pour accueillir des filles scolarisées à Jeanne d’Arc. Les locaux ne seront opérationnels qu’en mai 1974. Dès la rentrée suivante, 44 filles venant principalement du collège Jeanne d’Arc seront scolarisées au Gros Buisson. Mais déjà le nombre d’élèves régresse dans le primaire. En 1977 les effectifs du pensionnat commencent à chuter, chute qui s’amplifie les années suivantes au point qu’en 1985, le nombre des élèves est retombé à 456. Il faut alors se résigner à abandonner temporairement le Gros Buisson.